Plastiques L.L ( L.F. Laets).

12/12/2017 16:37

Plastiques L.L. 

Implantée rue de Moha  à Grand-Manil sur une superficie de 4 ha, cette société existe depuis 1948. A l’origine, le coutelier Léon Laets s’est lancé dans la fabrication de  manches de couteaux en plastique. Progressivement il diversifie ses produits et va fabriquer des articles de ménage : peignes, entonnoirs, seaux, boîtes à savon,… tandis qu’il abandonne peu à peu la production de couteaux.  

 

De la coutellerie à la plasturgie

Plastiques L.L. devient rapidement leader du plastique ménager en Belgique.

En 1972, Léon Fernand Laets, le fils du fondateur, cède l’entreprise au groupe néerlandais Hagemeyer. Suit une période difficile avec  une restructuration en 1980 ; puis, en 1982, la cession à un autre groupe hollandais, Schuttersveld. En 1993, ce groupe spécialisé dans le plastique possédait 7 autres usines (5 aux Pays-Bas et 2 en Allemagne) et enregistrait un chiffre d’affaires de 15 milliards de frs.

Au sein de ce groupe, Laets conservait une large autonomie de gestion. L’entreprise gembloutoise achetait elle-même ses matières premières et assurait la commercialisation de ses produits. En 1990, Laets rachète  Rhenanit , une usine similaire qui fermait en Allemagne. Laets reprend la marque, les moules et le fond de commerce. L.L. (abréviation de « Léon Laets » devient « L.L. Rhenanit ».

 

Des chiffres éloquents

En 1990, 23 machines à injection, dont 12 automatisées, permettaient de fabriquer des pièces allant de quelques grammes à dix kilos. Environ 700 moules différents étaient utilisés.  Les machines travaillaient en continu 24h/24 et souvent les week-ends. La production ne cesse de croître : 2.700 tonnes de matières plastiques transformées en 1989 et environ 3.100 tonnes  en 1990. Le chiffre d’affaires suit la même évolution : 320 millions de frs en 1988, 400 en 1989 et environ 450 en 1990.

Les établissements Laets disposaient d’un bureau de dessin pour la conception des produits. Les moules étaient fabriqués en Italie et au Portugal pour des raisons de prix de revient.

L’entreprise fabriquait des articles de ménage, d’hygiène et de manutention sous les marques L.L. et Tomado. Ils étaient produits à partir de matières dérivées du pétrole : polyéthylènes, polypropylènes, styrènes…livrées sous forme de granulés. La transformation s’opérait par injection : la matière première et le colorant mélangés et fondus formait une pâte qui était injectée dans des moules sous une pression de 1.000 kg par cm2. La force de fermeture des machines pour maintenir  le moule fermé  pendant l’injection  pouvait varier de 20 tonnes pour les pièces les plus petites et jusqu’à 1.400 tonnes pour les plus grandes. Les opérations étaient largement automatisées : le chargement des trémies, le démoulage des l pièces, le réglage du cycle machine sont automatiques et gérés par des ensembles électroniques et des micro-processeurs. Des automates programmables étaient aussi  utilisés. Après refroidissement et solidification les pièces étaient démoulées.

Le processus de traitement des matières plastiques exige beaucoup d’énergie. A titre indicatif, la consommation d’électricité atteignait environ 10 mios de frs pour l’année 1987…

Seaux, mannes à linge, baquets, entonnoirs, cuvettes, bassines, passoires, poubelles, essoreuses à salade, coupe-frites, bacs de rangement, gobelets,… la gamme était vaste  -quelque 350 articles-  et en constant renouvellement, tant au niveau des formes que des couleurs.

Composée essentiellement de grossistes, la clientèle était  à 50% belge (Match, Colruyt, GB, Delhaize) et à 50% étrangère (Luxembourg, Allemagne, Hollande, France, Espagne). Une nette évolution des exportations qui représentaient seulement 25% en 1988, et ce malgré la concurrence hollandaise (CURVER) et belge (SUNWARE, DBP,  Ets DUBOIS) dans ce domaine.

En 1990, 82 personnes étaient occupées. Comme beaucoup d’entreprises wallonnes, les Ets. Laets rencontrent alors des difficultés à pourvoir à l’engagement de personnel ouvrier qualifié : matriciens, ajusteurs, tourneurs et fraiseurs. Une convention avec le FOREM et la Fédération des Industries chimiques a permis d’organiser au Centre de matériaux composites de Gosselies une formation adaptée aux besoins de l’entreprise.

L’entreprise gembloutoise dispose alors de quatre filiales : 2 sociétés qu’elle contrôle à 100% (Laets Nederland et Rhenanit) et 2 autres dans lesquelles elle ne détient  qu’une participation (Miflex France et Miflex Royaume-Unis). Des accords existaient aussi avec une firme italienne (Prima) et une firme danoise (Denox), afin de constituer un groupe européen capable de rivaliser avec des concurrents de grandes tailles comme « Curver », un autre hollandais.

Fin 1993, l’usine de Grand-Manil occupait 92 personnes (67 ouvriers et 25 employés), soit une vingtaine d’unités en plus que deux ans auparavant. Le chiffre d’affaires atteignait 470 millions de frs (contre 215 mios en 1985).

Nouvel investissement aussi d’une valeur de quelque 80 millions de frs : un nouveau hall de stockage d’une superficie de 7.000 m2 qui regroupe à Gembloux une série de succursales disséminées un peu partout en Europe et va permettre à l’entreprise d’offrir un meilleur service de livraison.

 

Une conjoncture difficile et la délocalisation de la production

En 2011 la conjoncture est difficile. En dépit de gros investissements réalisés pour être plus performante OKT Benelux basée à Gembloux décide de délocaliser la chaine de production vers l’Allemagne et en Pologne. Ne seront maintenues à Gembloux que des activités de manutention, d’expédition et de stockage. 17 emplois seront perdus : 12 ouvriers et 5 employés.

 

Sources :

Feuillet explicatif pour la journée portes-ouvertes du 19/03/1988

CEDEG – septembre 1990

V.A. 20/01/1994 (s) Jean-François Pacco